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La Petite Hirondelle

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Cuba J5

18 février 2019 By La Petite Hirondelle

Mardi 25 avril : Cojimar – La Havane Ce matin nous retournons dans la vieille ville pour visiter le Palais des Capitaines Généraux fermé hier. L’entrée se fait par la petite plazuela Santo Domingo à l’arrière. Juste en face se trouve l’ancien collège San Geronimo, qui fut la première université de la Havane. Le bâtiment du début XVIIIème a été démoli par Batista et remplacé par un immeuble moderne qui fait aujourd’hui office de centre culturel et de préservation du patrimoine (un comble) ; seule la porte d’origine a été conservée. A l’angle de la calle del Obispo s’élève l’hôtel rose Ambos Mundos où séjournait Ernest Hemingway dans les années 30. Dans cette même rue sont répertoriées pas moins de quatorze maisons coloniales dont la construction remonte au XVIème siècle. Sur l’une d’elles, jaune avec des balcons bleus, Yudel nous montre les traces de la peinture verte originelle. 24 Le Palacio de los Capitanes Generales possède un immense patio arboré avec une statue centrale de Christophe Colomb et un puit. Il est surplombé par deux niveaux de balcons à colonnades typiques de l’architecture coloniale baroque du XVIIIème. Au rez-de-chaussée nous visitons successivement : la salle des calèches (où, outre des attelages multiples, on trouve une charrette à vapeur américaine de 1910) ; la salle des marbres regorgeant de statues, de bancs, de jarres, mais aussi une baignoire et un puit (je m’y arrête pour discuter longuement avec une gardienne passionnée d’archéologie) ; la galerie religieuse avec son étonnant Christ assis en bois (le Christ de la patience) provenant de St Jean de Latran en Italie, ses bancs sculptés, ses candélabres et objets de culte en or et en argent . Au sous-sol se trouve le plus ancien monument funéraire de Cuba datant du début du XVIème siècle ; Yudel nous apprend qu’il contiendrait la dépouille d’une jeune fille tuée par une balle perdue lors de manœuvres sur la place d’armes. A l’étage nous visitons les salons principaux dans lesquels a été conservé le mobilier d’époque : le salon de danse et de musique et les appartements du « segundo capitan », remplis de miroirs italiens, de porcelaines de Sèvres et de Delft, de tables de marbres, de tapis chinois, de lustres de Murano, d’un secrétaire en marqueterie d’ébène et d’ivoire…bref, un somptueux étalage de la richesse des conquérants espagnols. Il y a également une salle consacrée aux uniformes et aux médailles militaires, une salle des drapeaux, préservés dans une semi-pénombre et à une température constante, et une galerie rendant hommage aux héros cubains de la guerre d’indépendance. Dans la salle des drapeaux sont hissés tous les étendards successifs de Cuba dont le 1er remonte à 1850 ainsi que 22 drapeaux des pays amis ayant participé à la libération de l’île. Sur le drapeau national Cubain les bandes blanches figurent la pureté, les bleues les trois régions de Cuba, le rouge, le sang, et l’étoile, la liberté. Une vitrine renferme l’épée de Maximo Gomez et un panneau en or, ébène et ivoire incrusté de diamants intitulé « Cuba héroïque ». Dans la salle des héros figurent aussi des portraits d’étrangers alliés s’étant illustrés dans la lutte aux côtés des Cubains (Français, Italiens, Anglais, Américains, Irlandais, sud-Américains…). En ce qui concerne los Capitaines Generales j’ai noté qu’ils furent 105 à se succéder en ces lieux en 107 années et que le plus marquant fut le second capitaine, Don Salvador del Muro y Salazar, marquis de Somoruelos qui occupa la place durant 12 ans et 11 mois et dont un grand portrait orne le mur. Avant de quitter ce bel endroit on distribue savons et cosmétiques aux gardiennes du musée, charmantes et érudites dont certaines aspirent à devenir guides officielles. On s’éloigne du centre pour rejoindre le quartier de San Francisco de Paula où Ernest Hemingway arriva la première fois en 1928. Yudel nous parle alors de l’illustre écrivain qui revint régulièrement à Cuba de 1932 à 1939 avant de s’y installer définitivement dans la maison de Cojimar qu’il loua durant quelques années avant de l’acheter. En 1959 il afficha ouvertement son soutien à Fidel Castro et le gouvernement américain le contraint à revenir aux Etats-Unis. En 1962 il est menacé d’être déchu de sa nationalité américaine et se suicide. Cuba était sa source d’inspiration ; c’est à Cojimar qu’il écrit « le vieil homme et la mer » qui lui valu le prix Nobel de littérature en 1954 (il offre sa médaille à ND de la Charité, la patronne de Cuba) dont le héros n’est autre que Gregorio Fuentes (mort en 2002 à l’âge de 104 ans), le capitaine de son bateau « Pilar ». Pilar est la vierge espagnole qui protège les marins. Il eut quatre épouses et trois enfants (de sa seconde et de sa 3ème femme) et vécu à Cuba avec les deux dernières. Il aimait la culture espagnole et était féru de corrida. Sa maison de Cojimar, 25 la « Finca vigia » fut léguée au gouvernement cubain par sa dernière épouse en 1962. Sa famille revient tous les ans à Cuba et a conservé des liens indéfectibles avec l’île. Même s’il n’a pas participé activement à la révolution cubaine il en a été l’un des mécènes en finançant largement la cause, ce qui explique la vénération que lui vouent les cubains. Nous parvenons dans le jardin luxuriant de la propriété qui, outre la maison principale avec sa tour de vigie, comprend aussi une maison secondaire pour les invités. On remonte à pied entre les pins et les fromagers, colonisés par des orchidées sauvages, jusqu’au seuil de la maison, relativement modeste, précédée d’une grande terrasse ombragée. En la contournant on peut, par chacune des portes et des fenêtres, en admirer l’ameublement intérieur. Tout est resté « dans son jus » : les murs blanchis à la chaux, le mobilier en acajou simple et épuré ; dans le grand salon les canapés en chintz et les bibliothèques croulant sous les livres ; dans la salle à manger une longue table en bois exotique pouvant accueillir une vingtaine de convives ; deux chambres presque spartiates ; deux bureaux dont les murs sont ornés de trophées de chasse et où traînent encore tous les objets nécessaires à son écriture quotidienne et des journaux vieux de plus de 60 ans ; une salle de bains avec une grande baignoire, un lavabo, une balance à côté de laquelle son poids est griffonné sur le mur avec les dates correspondantes et encore une petite bibliothèque à portée du siège des toilettes (les livres ne le quittaient jamais). On fait un peu la queue pour grimper, par un étroit escalier extérieur, à la tour de vigie dont le sommet est occupé par une petite pièce largement vitrée (comme dans un phare), meublée d’un bureau et d’une longue vue. De là-haut on a une vue panoramique sur le jardin tropical foisonnant et sur la ville de la Havane au loin. En redescendant on s’attarde un peu sur la spacieuse terrasse comportant des bancs de pierre et une belle table en mosaïque, et ombragée par une pergola couverte de végétation tropicale abondamment fleurie (notamment des bougainvillées). Par un chemin forestier on descend ensuite vers la belle piscine vide et les courts de tennis désaffectés où trône désormais, en cale sèche, son cher bateau « Pilar ». Une rampe en bois permet d’en faire le tour et d’en admirer les boiseries bien conservées et le large fauteuil à l’arrière, dévolu à la pêche au gros avec son marchepied et le trou pour enfoncer la canne. A travers tous ces objets de son quotidien on découvre le célèbre auteur tel qu’on l’imaginait à travers son œuvre : passionné de lecture, de chasse, de pêche….et de liberté. Un personnage attachant. 26 Nous déjeunons dans un restaurant du village, sur une terrasse fermée dont les fenêtres donnent sur la mer. Même si le service est un peu laborieux, on apprécie l’apéritif bleu baptisé « Don Gregorio » et le poisson local excellent. Après le repas nous allons flâner jusqu’à la pointe de la baie où ont débarqué les anglais au XVIIIème siècle ; débarquement à la suite duquel ils ont occupé la Havane durant onze mois. C’est pour empêcher une nouvelle tentative d’incursion britannique que les espagnols ont alors construit la forteresse de la Cabaña. L’horizon est d’un bleu indigo, au bout de la promenade est érigé un petit fort carré, on voit au loin un pêcheur sur sa barque sortir de l’eau un gros poisson ressemblant à une bonite…..l’image serait idyllique si le rivage n’était pas jonché de plastique et l’eau glauque (Cojimar ne possède pas encore de tout à l’égout). Nous rentrons vers la capitale par le quartier Est de la ville, la banlieue dortoir Camillo Cienfuegos, dont les grandes barres d’immeubles ont été construites en 1959 pour loger dans l’urgence les milliers de sans abri. Guère attirants dans leur symétrie et leur austérité toute soviétique, ces immeubles, pour la population pauvre d’alors, faisaient figure de palaces. Pichi nous lâche à un endroit désormais familier devant le Castillo de la Real Fuerza et Yudel nous demande de le suivre jusqu’à l’hôtel Ambos Mundos entrevu ce matin dans la calle del Obispo. Nous montons par l’ascenseur en bois vieillot et grinçant dans sa cage art déco en fer forgé, jusqu’à la terrasse au sommet d’où l’on a la plus belle vue panoramique de la Havane. On nous offre un mojito bien glacé que l’on déguste confortablement vautrés sur des canapés ; c’est super agréable mais on ne peut y demeurer trop longtemps car le soleil à son zénith tape très fort. En redescendant par les escaliers on remarque, deux étages plus bas, une queue formée dans le couloir de l’hôtel, ce sont les touristes qui se pressent pour visiter la chambre d’Ernest Hemingway lorsqu’il séjournait ici dans les années 30. Ensuite nous avons un après-midi libre pour poursuivre en solo notre découverte de la vieille ville et chacun s’en va vagabonder à sa guise et à son rythme. On écume les minuscules 27 échoppes installées dans les escaliers étroits de chaque entrée d’immeuble et j’y déniche les incontournables « maracas » et un sac baluchon Havana Club pour Estelle. On admire les belles façades du centro viejo, chefs-d’œuvre en péril lézardés de profondes fissures, dont les balcons rouillés menacent de s’écrouler, dont les fenêtres n’ont plus de vitres (quand il reste encore des fenêtres) mais où il reste de la vie, de la musique et du linge qui sèche. Tout au bout de la calle del Obispo on débouche sur le Parque Central et ceux qui s’essoufflent un peu préfèrent rentrer se reposer à l’hôtel tout proche. Patrick et moi continuons par d’autres petites ruelles parallèles tout aussi pittoresques jusqu’à l’ancien Palais du Gouvernement (le dernier à l’occuper fut le dictateur Fulgencio Batista en 1957) et transformé aujourd’hui en Musée de la Révolution. Il est, lui, magnifiquement entretenu et dans le jardin à l’arrière sont exposés des avions de chasse, des tanks, des lance-missiles, des véhicules tout terrain et des camionnettes civiles criblées d’impacts de balles. Un peu plus loin sur l’avenue du Prado on découvre l’étonnant immeuble art déco Bacardi fait de blocs de granit rouge et de faïences jaunes et dorées en étage rappelant la couleur du rhum ambré. Le 12ème et dernier niveau est hérissé de créneaux et le sommet de la tour carrée centrale surmonté d’une chauve-souris, emblème de la famille de Don Emilio Bacardi et logo de la célèbre marque de rhum qui porte son nom. A chaque carrefour, au bord des trottoirs, des grappes de gens attendent patiemment un hypothétique moyen de transport, public ou privé pour rentrer chez eux. Quelques véhicules s’arrêtent mais les files ne diminuent guère et l’attente semble longue. Nous rentrons à l’hôtel vers 18h, en nage et les jambes fourbues ; on est ravis d’avoir presque deux heures devant nous pour prendre une bonne douche et se reposer. Il faut résister à la tentation de se laisser aller à une petite sieste. Une heure plus tard Claude frappe à notre porte pour inviter Pat à rejoindre sur la terrasse de l’hôtel leur copain et collègue José Baena, responsable d’Alcatel à la Havane. Pendant ce temps je boucle les valises car nous quittons la capitale demain matin puis je monte les rejoindre pour faire la connaissance de cet ami souriant et jovial, de sa jeune épouse cubaine et de leur petite fille. A 20h, ponctuels nous rejoignons la guagua et Pichi qui nous déposent en bordure de la place St François d’Assise d’où l’on rejoint à pied le restaurant « la Taberna » où nous attend un dîner-spectacle. Attablés autour de deux grandes tables, (et bientôt rejoints par d’autres touristes débarqués d’un paquebot de croisière qui ne viennent que pour le spectacle), on déguste (oh divine surprise !) de la langouste et écoutant la musique tantôt endiablée, tantôt langoureuse d’une formation de grand talent. C’est un orchestre de douze vieux musiciens burinés (octogénaires voire davantage pour certains), jouant de la guitare, des claviers, de la batterie, de la trompette, des congas, des maracas… avec une extraordinaire dextérité et chantant avec des voix chaudes et envoûtantes. Ils sont complétés par un couple 28 de jeunes danseurs souples et sexy qui se meuvent avec une grâce féline, interprétant des saynètes sans doute en rapport avec les paroles des chansons, et invitant de temps à autre une personne du public à se déhancher avec eux (la comparaison n’est guère flatteuse, on semble tellement patauds comparés à eux). Le spectacle est captivant et haut en couleurs autant qu’en décibels, on en ressort ravis mais avec quelques acouphènes. Les artistes, si fringants sur scène avec leur panama et leur costume redeviennent tout voûtés et marchant à petits pas prudents lorsqu’on les croise dans la rue en repartant. Il parait que certains d’entre eux faisaient partie du fameux groupe de Compay Segundo : le Buena Vista Social Club. Rentrés à l’hôtel et pressés d’aller se coucher on se retrouve hélas coincés à huit dans l’ascenseur pendant vingt minutes. Au début on plaisante et l’on essaie de rester stoïques malgré l’exigüité en pressant le bouton d’alarme, mais au fur et à mesure que l’air se raréfie et que les secours tardent à arriver on commence à transpirer à grosses gouttes et à se laisser envahir par un début de panique. Le temps paraitra interminable jusqu’à la délivrance. Nous étions descendus d’au moins 50 cm sous le niveau du RDC, il va falloir arrêter le mojito ! Après cet épisode angoissant, dont on se serait bien passé, on s’écroule soulagés et crevés pour une bonne nuit de sommeil.

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