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La Petite Hirondelle

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Cuba J9

18 février 2019 By La Petite Hirondelle

Samedi 29 avril : Sancti Spiritus – Santa Clara – Cayo Santa Maria Après un copieux petit déjeuner servi par le mari de Cari nous faisons nos adieux chaleureux à toute sa famille et leur distribuons tous les petits cadeaux apportés à leur intention (shampoings, savons, parfums, cosmétiques, foulards, petits bijoux…) ; ils sont radieux et très reconnaissants. On rejoint, pour la dernière fois la grand place des cars, remplissons la soute de nos bagages et prenons la route pour Sancti Spiritus, le chef lieu de la province du même nom. On longe le massif de Guamuhaya et la Sierra Escambray en se délectant encore des somptueux paysages de ces vallées verdoyantes. Et, pendant ce temps, Yudel revient sur l’histoire Cubaine post-révolutionnaire au début des années 1960. Le premier acte de Fidel Castro est de lancer une réforme agraire qui confisque la terre aux grands propriétaires pour la redistribuer aux paysans qui la travaillent. Pour donner l’exemple, la première ferme nationalisée fut celle des Castro/Ruz, celle de sa propre famille. Les riches planteurs et les familles aisées ayant bâti l’essentiel de leur fortune sur l’esclavage et la culture de la canne à sucre émigrent alors à Miami, emportant le maximum de leurs richesses. Toutes les compagnies qui appartenaient aux Etats-Unis : les transports, l’électricité, le téléphone, les banques….sont également nationalisées. Après la réforme agraire, l’état lance une réforme urbaine. La première loi promulguée divise le prix des loyers par deux, et la seconde permet à chaque citoyen l’achat de son propre logement à tempérament, au moyen d’un loyer mensuel. Une grande vague de construction de logements sociaux est également mise en place pour que tous les cubains aient dorénavant un toit. A partir du 1er janvier 1959 l’enseignement et les soins médicaux deviennent gratuits pour tous. Le 22 décembre 1961 est entreprise une campagne nationale d’alphabétisation car 60% de la population de l’île est alors analphabète. Comme les instituteurs et institutrices ne sont pas assez nombreux pour cette tâche titanesque, tous les étudiants sachant lire et écrire sont mis à contribution et sillonnent les campagnes et jusqu’au fin fond des vallées escarpées pour transmettre leur savoir. C’est un élan solidaire et fédérateur qui accroît la popularité du « lider maximo », et un succès car aujourd’hui tous les cubains savent lire, écrire et compter et l’école est obligatoire jusqu’à 16 ans. On pourrait alors croire que tout va pour le mieux mais les Etats-Unis, évincés et dépossédés de leur mainmise sur l’île ne tardent pas à réagir. La CIA organise et finance, avec l’aide des 44 Cubains émigrés qui s’estiment floués, une contre-révolution. Des groupes armés baptisés les « bandidos » écument la Sierra del Escambray semant la terreur parmi les paysans dont ils brûlent les fermes et tuent le bétail. Les « bandidos » (souvent des anciens militaires proBatista) sont estimés à 3000 hommes et leur but affiché est de récupérer les terres nationalisées. Viols et meurtres explosent entre 1960 et 1965 et l’armée de Castro peine à identifier cet ennemi disséminé et infiltré parmi la population et à enrayer cette violence. C’est au cours des années 1970/1980 que se tissent des liens étroits avec l’Union Soviétique qui, passant outre l’embargo américain, fournit à Cuba, contre la totalité de ses exportations de sucre, des biens de première nécessité (pétrole, médicaments, alimentation, vêtements, chaussures…). Dans le concert unanimement réprobateur des pays d’Amérique du sud (sous emprise américaine et craignant la contagion révolutionnaire) le Mexique est le seul à soutenir le régime cubain. Dans un geste d’apaisement en 1980 Fidel Castro propose une amnistie et gracie les prisonniers politiques ce qui génèrera un nouvel exode des opposants vers Miami. Au début des années 1990 la chute du mur de Berlin et l’effritement du bloc soviétique furent une catastrophe pour Cuba. Ils perdent leur soutien et leur unique client pour écouler leur production sucrière. La surproduction fait s’écrouler le marché du sucre de canne cubain et les plantations ferment les unes après les autres (de 160, il n’en reste que 40) entraînant un chômage massif. La pénurie de pétrole fait qu’il n’y a plus de moyens de transport et plus d’électricité suffisante (les centrales électriques fonctionnant au pétrole). Les cubains sont rationnés à trois heures d’électricité par jour et ne font plus qu’un repas quotidien, à base de riz, de bananes et de sucre pendant presque toute la décennie 90. Cette crise économique sans précédent provoque en 1994 un 3ème exode de Cubains partis vers Miami rejoindre leurs familles déjà installées là-bas. La pauvreté a eu raison de leurs idéaux. Mais aujourd’hui, l’espoir renaissant, ceux qui en ont les moyens reviennent. Cette situation critique a poussé le gouvernement de Fidel Castro à développer le tourisme international, laissant plusieurs grands groupes hôteliers étrangers s’installer sur l’île à la condition de conserver la majorité du capital (51 % / 49 %), de gérer conjointement les établissements et que le personnel soit exclusivement cubain. Des écoles de formation aux métiers du tourisme ont été crées qui ont accueilli beaucoup des chômeurs du sucre. Yudel nous affirme, en nous considérant presque avec gratitude, que c’est le tourisme qui a sauvé Cuba. La CIA a bien tenté de saboter cet élan nouveau en provoquant des attentats dans quelques hôtels récemment installés mais cela n’a pas eu de réel impact sur la croissance exponentielle de la fréquentation touristique. Néanmoins, l’ouverture au monde extérieur n’a pas eu que des effets positifs ; le trafic de drogue (passible de 30 ans de prison) et la prostitution ont fait leur apparition et nombre de fonctionnaires cubains ont quitté leur emploi pour des métiers du tourisme au salaire plus élevé et l’attrait des pourboires ; s’ensuivit une pénurie de professeurs, de médecins, d’infirmières….auquel le gouvernement mit bon ordre rapidement en interdisant purement 45 et simplement aux gens ayant bénéficié d’une formation financée par l’état et pourvus d’un emploi, d’en changer. Fidel Castro a reconnu publiquement, quelques années avant la passation de pouvoir à son frère Raul que, s’il avait réussi à mener des réformes sociales importantes il avait échoué sur le plan économique. Aujourd’hui, même si l’embargo semble un peu assoupli grâce à Barack Obama, il reste toujours en vigueur et les Cubains appréhendent même que son successeur ne fasse marche arrière. A ce jour aucun pays au monde ne peut envisager sereinement des échanges commerciaux avec Cuba sous peine de chantage et de représailles de la part des Etats-Unis (la banque Paribas en a fait les frais, contrainte de payer une amende colossale aux américains). Un autre effet pervers de la manne touristique est que le coût de la vie a considérablement augmenté contraignant l’état, en l’an 2000, à mettre en circulation une seconde monnaie : le peso convertible (ou cuc) destiné aux étrangers de passage le peso originel cubain, d’une valeur vint-cinq fois inférieure, n’étant utilisé que par la population de l’île. Les années 1990 ont connu aussi le développement des biotechnologies afin de valoriser au mieux les ressources locales et d’éviter l’importation de matière première. Nous traversons la petite ville de Banao (du nom de la rivière qui y coule), qui est la capitale des oignons. Nous parvenons à Sancti Spiritus, ville de 160.000 habitants fondée en 1514 (comme Camagüey) et qui est la seule de Cuba à avoir conservé son nom latin d’origine. Elle est traversée par la rivière Guayabo (la Guayaba étant la goyave et la Guayabera la chemise traditionnelle cubaine à quatre poches). Son architecture coloniale très bien préservée lui permet d’être classée au patrimoine mondial de l’Unesco, elle possède l’église la plus ancienne de Cuba (XVIIème siècle) et un pont du début XIXème. Pichi nous dépose en bordure de la plaza Major, la plus grande mais pas la plus ancienne de la ville, sur laquelle s’élèvent deux monuments commémoratifs : l’un à la gloire de José Marti et l’autre dédié à Serafin Sanchez Valdivia (1846/1896) un héros local. On suit Yudel dans une artère commerçante très animée en ce samedi. Il nous montre un magasin d’état réservé aux Cubains qui vend aussi bien de l’électroménager que des vêtements, des chaussures, des produits d’hygiène, du café, des cigarettes, de l’huile….. et 46 où il faut présenter sa carte de rationnement. Tout nous semble terriblement cher et complètement inaccessible au cubain moyen disposant, dixit Yudel, d’un budget alimentaire d’environ 15 cuc mensuels. On constate qu’il y a la queue devant les banques et devant le bâtiment des télécommunications qui laissent entrer les clients au compte-gouttes ; Yudel nous dit que c’est normal, c’est toujours ainsi le samedi. Plus loin nous nous engouffrons dans un marché alimentaire : les étals de fruits et légumes sont très appétissants, variés et colorés et là, les prix sont abordables. Beaucoup de femmes remplissent leur cabas. On s’extasie devant les très longues tresses d’ail ou d’oignons. Le marché à la viande et au poisson est très propre, il y a bien quelques rares mouches que les commerçants chassent bien vite mais aucune odeur nauséabonde propre aux pays tropicaux. On y trouve essentiellement du porc, du poulet, des poissons divers mais pas de bœuf. Les œufs sont tous blancs. Il parait que les bruns sont jugés impropres à la vente et conservés par les paysans pour leur consommation personnelle. Nous empruntons ensuite une autre rue perpendiculaire où, à intervalle régulier, sont posées au sol des cloches d’airain : c’est le « testigo del tiempo » (témoignage du temps) ; de la plus petite à la plus grande chacune représente un siècle d’existence de la ville de Sancti Espiritus de 1614 à 2014. Au bout on atteint la plaza el Rijo du nom d’un médecin généreux qui soignait gratuitement les pauvres : Rudesindo Antonio Garcia Rijo. C’est sur cette place que se trouve la plus ancienne église de Cuba, datant du XVIIème siècle, entièrement peinte en bleu. Elle possède un splendide plafond en cèdre avec une arche bleue au-dessus de l’autel et un « Christ de la Patience » assis (il en existe quatre à Cuba), revêtu d’une cape rouge et les genoux écorchés. A côté se trouve un autre Christ allongé après la crucifixion. L’église possède peu de mobilier et sa décoration est plutôt sobre, ne ressemblant guère en cela au baroque espagnol très chargé. Une paroissienne assez distinguée, visiblement ravie de notre intérêt (car c’est la première église que nous trouvons ouverte à la visite à Cuba), nous donne des détails historiques sur l’architecture et le passé de cet édifice. Nous continuons ensuite notre promenade dans la vieille ville coloniale passant devant la résidence bleue et blanche de la famille Iznaga (dont nous avons visité hier la plantation de canne à sucre) et le théâtre principal de Sancti Spiritus également bleu. Dans la rue en pente qui descend vers la rivière Guayabo nous retrouvons le pavage irrégulier en pisé. Le cours d’eau est enjambé par un majestueux pont de brique du XIXème siècle à cinq arches, la plus haute étant au centre et les autres dégressives vers les deux rives. Sur le chemin du retour vers le car nous croisons une femme portant sur la tête deux plateaux superposés de 36 œufs chacun, gare à l’omelette si elle glisse sur les galets. 47 En faisant route vers Santa Clara la ville du « Che » Yudel nous diffuse un film intitulé « hasta la victoria siempre » sur la vie mouvementée du héros des cubains. Il est né le 4 mai 1928 à Rosario en Argentine dans une famille aisée. A l’âge de deux ans il est atteint d’une pneumonie qui le laissera asthmatique toute sa vie. Adolescent il s’éveille à la politique lors de la prise de pouvoir d’Eva Perron dans son pays et devient marxiste sous l’influence de son ami Alberto Granado. En sa compagnie il va vagabonder à moto durant 7 mois en Amérique du Sud, notamment au Guatemala où il est fortement impressionné par la rébellion du peuple contre le régime autoritaire ; cette expérience va le transformer, l’endurcir. C’est au Mexique qu’il va rencontrer Fidel Castro le 7 juillet 1955 et embarquer avec lui et 79 rebelles Cubains (+ 3 sympathisants étrangers) sur le Granma pour un raid clandestin. Ils ne seront que 12 à survivre à ce débarquement catastrophique et, dès lors, le Che se radicalisera. Il va créer Radio Rebelde pour diffuser leur message révolutionnaire parmi la population. Dans ce duo mythique que forment les deux compagnons d’armes Fidel est un homme pragmatique et organisé alors que le Che est plutôt un idéaliste quasi mystique. Les 28 et 29 décembre 1958, à la tête de ses troupes fidèles, le Che gagne la bataille de Santa Clara après avoir intercepté un train de munitions de l’armée et le 3 janvier 1959 il entre en triomphateur dans la Havane… la « revolucion de los barbudos » a commencé. Il devient le commandant militaire de la « Cabaña » (el Commandante) à seulement trente ans. Ensuite, dans le gouvernement de Fidel Castro, il va cumuler de multiples casquettes : ministre de l’agriculture, de l’industrie, des banques, des forces intérieures, et ambassadeur de la révolution à l’étranger…..et devenir incontournable et tout puissant. Le 4 mars un cargo français « le Coubre » qui déchargeait des armes achetées par Cuba à la Belgique explose dans le port de la Havane faisant 80 morts et les américains (commanditaires de cet attentat via la CIA) durcissent leurs représailles. Le 19 octobre est mis en place un embargo isolant économiquement l’île. Cuba se rapproche alors des pays communistes pour écouler son sucre et le Che fait plusieurs déplacements à Moscou affichant une amitié sans failles avec Kroutchev. Mais à partir de 1964 il réalise avec amertume que Cuba n’est qu’un pion dans le jeu des grandes puissances. Déçu il ne croit plus à « l’homme nouveau » ou au « 3ème monde » qu’il préconisait ; il a échoué à exporter le modèle prolétaire socialiste auquel il croyait tant. Devenu encombrant il est évincé par Fidel et se lance dans une mission pour la libération des peuples opprimés, d’abord au Congo où c’est un fiasco puis en Bolivie. En septembre 1967, 1800 soldats boliviens accompagnés de mercenaires américains sont lancés dans une opération destinée à mater définitivement la guérilla. Une embuscade est tendue le 26 septembre à la Higuera prenant dans ses filets la majorité des fidèles du Che. Il en réchappe avec 16 hommes qui seront finalement capturés dans la nuit du 8 au 9 octobre. Il est exécuté d’une rafale de mitraillette le 9 octobre 1967 à 13H10, à l’âge de 39 ans. Fidel s’emploie alors à construire sa légende de « jeune rebelle au cœur pur » qui va devenir le mythe de toute une génération dans le monde entier. De ses deux épouses Hilda et Aleida il aura eu cinq enfants dont une fille, Aleida Guevara qui fait 48 encore des tournées de conférences pour entretenir l’image magnifiée de ce père qu’elle n’a quasiment jamais vu. Yudel nous lit la lettre d’adieu très émouvante que Fidel lui avait écrite avant son départ pour le Congo. La province de Villa Clara compte 800.000 habitants et la ville de Santa Clara 240.000 ; elle vit principalement du tourisme. Elle est l’une des six plus anciennes villes de l’île. Remedios avait été crée sur la côte en 1515 mais les attaques récurrentes des pirates poussèrent certains de ses habitants plus à l’intérieur des terres où ils fondèrent Santa Clara en 1689. Pichi nous dépose en lisière de l’immense Plaza de la Revolucion où ont eu lieu en 1988 les commémorations des trente ans de la bataille de Santa Clara et au centre de laquelle ont été édifiés pour l’occasion un mémorial à la gloire du Che et de ses compagnons martyrs et un musée rempli de photos et d’objets du quotidien leur ayant appartenu. Pour l’occasion, la dépouille d’Ernesto Guevara a été rapatriée à Cuba 30 ans après sa mort et inhumée dans le mausolée, dans l’une des 39 niches (dont six demeurent vides faute de corps dûment identifiés) portant le nom des guérilleros. Le 17 octobre 1997 Fidel a allumé une flamme du souvenir. Nous marchons sous le chaud soleil vers l’imposant mur gris sur lequel chaque étoile représente une ville libérée par le Che et Camillo Cienfuegos durant la campagne de libération et surmonté de la monumentale statue du Che, vue de dos. A l’intérieur du mémorial, habillé de bois et de pierre et décoré de plantes vertes, la lumière est tamisée et l’ambiance recueillie. Nous marchons silencieusement et respectueusement en file indienne devant chaque niche ornée d’un œillet rouge où figure le nom, le portrait et les dates de naissance et de mort des 39 derniers fidèles du Che. Parmi eux une seule femme « Tania la guerillera ». C’est à la fin de ce cheminement que brûle la flamme éternelle allumée en 1997. Dans le petit musée contigu, sont exposés en vitrine, des armes, des uniformes, des objets usuels, des lettres, le journal de bord d’Ernesto et quantité de photos en noir et blanc à toutes les périodes de sa vie. On découvre, entre autre, le visage de ses deux femmes Hilda et Aleida. Puis, revenus à la lumière éclatante du jour, nous grimpons sur les quatre niveaux de l’imposant mémorial au centre duquel se dresse la statue de bronze haute de dix mètres représentant le « Che » en treillis brandissant son fusil. A droite et à gauche du piédestal les murs de pierre sont gravés de bas reliefs illustrant toutes les batailles victorieuses attribuées 49 au héros et des citations devenues culte. On y trouve également la lettre d’adieu de Fidel Castro que Yudel nous a lue dans le car. Notre programme évoquait ensuite un « déjeuner champêtre » à los Caneyes (les Caneyes étant les huttes circulaires en feuilles de palme des indiens Taïnos) ; on ne s’attendait donc pas à se retrouver dans la salle de restaurant bondée et hyper bruyante d’un hôtel surpeuplé devant un buffet très américain dégoulinant de ketchup, de mayonnaise et de crèmes glacées. Un vieux serveur empressé venait toutes les trois minutes remplir nos verres d’eau en nous désignant ostensiblement sa tirelire à pourboires. Bref un repas pris au lance-pierres et à oublier rapidement. Pourtant le cadre extérieur aurait pu être accueillant avec la grande piscine, les magnifiques perroquets en cage de toutes les couleurs, et le coq et ses poulettes déambulant tranquillement entre les tables ; mais la musique braillée à fond par les hautparleurs est insupportable et la piscine noire de monde et à l’eau très douteuse nous incitent à fuir au plus vite. Pourvu que notre villégiature à venir dans les « Cayos » ne ressemble pas à ça ! Après le déjeuner nous allons visiter les wagons historiques du train blindé qui transportait des armes, la solde des militaires en mission et les 408 soldats de la relève de Batista et que les guérilleros ont fait dérailler à Santa Clara le 29 décembre 1958. Ce fut une victoire décisive et le tournant de la révolution. La mise en scène de cette reconstitution est l’œuvre de José Delarra, le même artiste qui a réalisé le monument de la plaza de la Revolucion. Quatre wagons blindés font office de musée plus un cinquième découvert transportant une DCA ainsi que le bulldozer Caterpillar qui avait servi à déplacer les rails provoquant le déraillement. Les trois premiers contiennent des caisses d’armes, des barils de carburant, des uniformes, des objets usuels de l’armée de Batista (tous « made in USA »), les lits de camp des officiers, les hamacs des simples soldats, et quantité de photos en noir et blanc du déraillement et des jours d’effervescence qui ont suivi. Dans le dernier wagon une exposition est consacrée à la vie mouvementée de Tamara Bunke, dite « Tania la guerillera », ex- agent secret de la RDA et traductrice, devenue partenaire convaincue du Che, et la seule femme demeurée à ses côtés jusqu’au bout dans la lutte armée et morte avec lui à la Higuera dans la forêt bolivienne. Après une heure et demie de route nous arrivons aux rivages blonds et bleus de l’Atlantique. Notre car franchit le péage puis s’engage sur l’interminable digue de 48 km de long, construite pierre après pierre entre 1988 et 1998, qui relie entre eux tous les Cayos et permet d’y accéder depuis la terre ferme. C’est magique d’évoluer sur ce mince ruban de 50 route sablonneuse, presque à fleur d’eau entre des lagunes couleur de mojito et de petits îlots épars. Nous marquons un bref arrêt pour observer deux flamands roses presque rouges avant de traverser le premier Cayo de « las Brujas » (les sorcières). Les Cayos sont, à l’origine des îles désertes recouvertes de mangroves qui n’ont jamais été habitées par la population locale. C’est le développement du tourisme qui donna au gouvernement l’idée d’installer sur ces terres vierges quelques grands hôtels de luxe pour accueillir les vacanciers, Européens et Canadiens essentiellement, avides de soleil, de mer et de farniente. Nous arrivons à l’hôtel qui va nous héberger durant nos trois derniers jours le « Iberostar Ensenachos », un immense complexe comportant, autour d’un hall d’accueil et d’un restaurant de taille impressionnante, des dizaines de petits immeubles octogonaux de deux étages organisés autour d’un patio intérieur. L’ensemble est tellement vaste que l’on nous conduit à nos chambres avec nos bagages dans une voiture électrique et que l’on nous distribue, en même temps que nos clefs un plan du site pour ne pas s’égarer (ce que Marido, avec son légendaire sens de l’orientation, fait pourtant dès sa première sortie). Avant de quitter le hall d’accueil nous faisons tous nos adieux à notre charmant et dévoué Pichi avec force embrassades. Catherine, dont il s’était fait le « chevalier servant » eu égard à son handicap, en a presque la larme à l’œil. Les chambres sont à l’image du reste, immenses avec un lit de deux mètres de large, une méridienne, deux fauteuils, un bureau, une commode (qui fait aussi office de bar et de meuble télé), une grande penderie …et que dire de la salle da bains de marbre, à elle seule plus spacieuse que toutes nos chambres antérieures ayant à la fois une baignoire et une douche et, pour couronner le tout une grande terrasse privative donnant sur l’exubérante verdure qui nous cache la mer. Bref un luxe auquel nous ne sommes pas habitués et qui nous laisse pantois et ravis. Chacun s’installe et défait enfin ses valises pour prendre ses aises dans ce grand espace confortable. Mais bien vite la chaleur ambiante et l’impatience trop longtemps contenue nous poussent inexorablement vers la mer. Je retrouve Marise, fan de baignade comme moi et qui loge au même étage, et, avec maillot et serviette de bain, armées de notre plan et de notre flair nous partons à l’assaut de l’Atlantique. Pour l’atteindre il faut emprunter une passerelle d’environ 400 mètres de long qui enjambe la mangrove grouillante de vie pour atteindre la grève. Et là c’est une plage de rêve comme celles qui font la couverture des brochures d’agences de voyages qui nous attend : un sable blanc et fin comme de la farine, des paillotes recouvertes de canisses pour ombrager les transats et une eau d’un vert de jade et merveilleusement tiède. Il y a très peu de dénivelé et l’on peu nager bien loin du bord sans perdre pied. On se prélasse avec délice dans ce bain paradisiaque quasiment seules en cette fin d’après-midi. Dans la foulée, bien détendues par cette baignade idéale, on décide de partir à la découverte de la piscine ; chemin faisant nous récupérons Marido perdue. Nous la 51 trouvons telle une oasis entre les palmiers (la piscine, pas Marido), grande, bleue, déserte et chaude….mais hélas close à 17 heures. On décide de ne pas comprendre un mot d’espagnol et l’on passe outre l’interdiction en restant discrètes pour ne pas nous faire remarquer….et, personne n’intervient, le domaine est tellement vaste. Après ces deux baignades, pareillement idylliques on regagne nos chambres respectives pour nous changer avant le dîner. On se retrouve tous sur l’immense terrasse devant le « lounge », digne d’un palace monégasque, pour déguster un apéro avant d’aller rejoindre la salle de restaurant au buffet gargantuesque riche en fruits de mer. Crevettes, calamars, huîtres, poissons grillés….un régal !

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